Perfectionnisme et grignotages

Je ne peux m’empêcher de constater que les personnes ayant un côté perfectionniste souffrent souvent de compulsions alimentaires.

Le sentiment quasi permanent d’être débordé, le fait d’anticiper, de planifier, de se fixer - souvent trop - de tâches à accomplir, le sentiment de ne pas avoir fait assez et/ou assez bien, le fait de s’infliger des exigences et des contraintes trop élevées, les « il faut/ je dois » … 

Tout cela engendre du stress, une pression mais aussi un sentiment de frustration, d’insatisfaction, d’échec et une fatigue physique et mentale. Ce mode de fonctionnement est parfois tellement ancré inconsciemment que votre seule volonté n'est pas suffisante pour changer et pour installer un peu plus de légèreté et de sérénité dans votre vie. 

Le mal-être, les tensions, le stress que vous ressentez est proportionnel au décalage entre ce que vous faites/êtes réellement et l’idéal à atteindre (cocher l’ensemble des éléments d’une to do liste, ne faire aucun écart, respecter l’entièreté de vos obligations, être parfait…). Plus vos exigences envers vous-même sont élevées, plus vous ressentez des tensions intérieures, un mal-être mental (stress, sentiment d'être dépassé, culpabilité, sentiment d'échec, perte d'estime de soi ...) et parfois physique (boule au ventre, oppression, crampes, reflux ...). 

Ce mal-être physique et/ou mental, vous cherchez souvent à l'apaiser, consciemment ou inconsciemment, avec de la nourriture. Vous recherchez le plaisir, le réconfort, la détente,  ... En gros, vous cherchez à apaiser vos tensions intérieures. D'ailleurs, les compulsions et grignotages surviennent souvent en fin de journée... quand vous "relâchez". Votre partie inconsciente a associé tensions et grignotages de telle sorte que tel un automate, vous vous dirigez de manière automatique vers le frigo ou l'armoire à gourmandises dès que vous ressentez un inconfort. Il s'agit d'une programmation inconsciente. La simple volonté ne suffit pas pour stopper ce processus.  

Dans un premier temps, il s’agit de prendre conscience de ce fonctionnement et de ses conséquences pour pouvoir prendre du recul et mettre en place de nouvelles habitudes plus satisfaisantes. Ne vous culpabilisez pas de ce fonctionnement, jusqu'à présent, il vous a servi, il avait une fonction, celle d'apaiser vos tensions. 

Ensuite, il est nécessaire de se poser certaines questions pour faciliter les changements : en quoi ce comportement perfectionniste impacte votre quotidien (fatigue, irritabilité, sensation de ne jamais vraiment être présent et disponible, impression de courir non-stop, sentiment d’éc anxiété, grignotages, impression de subir ses journées, ...) ? En quoi un changement de comportement changerait votre quotidien au niveau personnel, familial, relationnel, professionnel, etc. ? Y a-t-il des risques à changer? Des choses à perdre ? Qu’est-ce qui se passera dans 5, 10, 20 ans si vous ne changez pas? Parfois...il faut apprendre à freiner plutôt qu'à accélérer...

Enfin, un travail sous hypnose peut s'avérer utile pour déprogrammer cette association tensions/grignotages et installer des comportements plus satisfaisants.

Quoi qu'il arrive, rappelez-vous d'être bienveillant envers vous-même et vis-à-vis de votre corps. Les auto-jugements et critiques envers vous-même ne vous apporteront jamais le bien-être et la confiance dont vous avez besoin ...